Ma Méditerranée a débordé ! – Caisse d’Epargne Masséna à Nice – Prolongation et derniers jours !

Expo finalement prolongée jusqu’au 1er mars 2012 !…

 

QUELQUES EXPLICATIONS :

Emballement du climat ? Séisme sous-marin ?…ce que je craignais depuis longtemps est arrivé : ma Méditerranée, si tranquille d’habitude, a fini par déborder ! Elle s’est affranchie de ses frontières et voilà mes paysages envahis par de sombres vagues !

Huit images ont ainsi été construites en réponse à ce déferlement : huit grands diptyques constitués de deux formats carrés assemblés verticalement. Une vague dans chaque image reflue vers le spectateur après avoir envahi le paysage de l’arrière-plan. La mer semble occuper tout l’espace et contraint le visiteur dans cette vision d’apocalypse surréaliste. La partie centrale de l’image, totalement noire ou presque, symbolise ce qui a été emporté par la vague : le non-dit, le néant… peut-être ici ou là persiste une dernière trace humaine…

La comédienne Emma Laurent se prête rapidement au jeu et fait résonner ses mots avec les vagues; la série étant encore loin d’être achevée, elle joue avec son imagination et ce qu’elle a perçu des premières images, comme un parfum de transgression.

Des dizaines de vagues étant passées sur d’aussi nombreux paysages, la plupart imaginaires, les diptyques commencent à prendre leur forme finale. Pendant ce long travail, les vagues ont érodé les collines, laissant des bavures numériques, des scarifications expiatoires. A l’inverse, l’écume porte parfois d’étranges taches de Rorschach, comme des impressions (positive et négative) des images qu’elle vient de lécher.

Dans deux diptyques la vie l’a emporté sur le formalisme initial : brisant les frontières, un cheval terrorisé et un taureau furieux, dans un élan, s’immergent dans les paysages qui leur étaient interdits. Une faille se crée, les ombres tournent…

Dernier acte enfin : la série initiale est accrochée. Pourtant, ce n’est pas tout à fait fini. Le texte qu’Emma Laurent a écrit sur la série initiale va servir de base à deux derniers diptyques, horizontaux cette fois-ci. Ils viendront bientôt rejoindre le reste des images pour achever le cycle.

Ma Méditerranée a débordé - Rémy SAGLIER

LE TEXTE D’EMMA LAURENT :

Ma Méditerranée a débordé
Photos Rémy Saglier / Texte Emma Laurent

S’aborder … doucement …
Scintiller nuitamment… Frémir
Buller en cercles concentriques puis aller et venir dans un clapotement doux…
Distiller l’algue et l’iode, reprendre son souffle…
Rouler sous la bise… étirer le ressac.
Se marrer tout bas puis tout haut dans un grondement sourd… larguer les amarres…
Se laisser emporter.
Laisser monter en surface les vestiges du passé… les engloutir à nouveau.
Escalader les quais, fondre sur la jetée, embrasser le rivage… l’éclabousser d’embruns.
Effleurer le pied de la montagne.
Plus loin se fondre au noir.
Chevaucher follement, s’introduire dans les failles, s’enfouir dans les creux, tourbillonner longuement…
Se caresser à flanc de collines.
Gravir les pentes.
Se suspendre aux arbres.
Se griffer aux roches rouges et mordre les buissons.
Veiner d’écume les parois les plus tendres.
Déborder le sommet…
Jaillir… vague et médusée… la tête dans un ciel blanc.

Dossier de Presse

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